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Pibor, Soudan du Sud. [Photo d'illustration]
Les ministres africains, réunis le 20 novembre à Rabat, ont adopté la Déclaration de Rabat, un texte visant à prévenir l'enrôlement des enfants dans les conflits armés et à renforcer leur protection et leur réintégration. Cette initiative marque une étape majeure dans la lutte continentale contre l'exploitation des mineurs.
À l'issue de la Conférence ministérielle africaine sur le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR), les pays africains ont approuvé le 20 novembre la Déclaration de Rabat, qualifiant l'utilisation d'enfants soldats de « violation grave du droit international » et définissant les lignes directrices d'une stratégie continentale renouvelée.
Les délégations ont souligné l'urgence de la lutte contre les violations touchant les enfants : enrôlement forcé, violences sexuelles, enlèvements, privation d'éducation et entrave à l'aide humanitaire. Les conflits passés et actuels, de la Sierra Leone au Liberia, en passant par la République centrafricaine et l'Est de la République démocratique du Congo, illustrent les conséquences dévastatrices de ce fléau.
La réintégration des enfants démobilisés
La déclaration insiste sur la prévention, en renforçant la résilience des communautés, les dispositifs d'alerte précoce et les programmes éducatifs favorisant une culture de paix. Elle accorde également la priorité à la réintégration des enfants démobilisés à travers un accompagnement psychosocial, la réunification familiale, le retour à l'école ou l'accès à la formation professionnelle et à l'économie locale.
Les ministres ont également rappelé le rôle clé des organisations africaines, des communautés locales et de la société civile dans la protection des mineurs, et souligné l'importance d'intégrer ces enjeux dans les négociations de paix et les processus de sortie de crise.
Parmi les mesures annoncées figure l'élaboration d'un instrument juridique continental dédié à la prévention du recrutement des enfants et la création d'un « Groupe des Amis sur le DDR axé sur les enfants » pour coordonner les actions et soutenir les États les plus exposés.